16.08.2023

Jean Gouin : "être pompier volontaire, c’est adopter un mode de vie"

Porter secours aux autres, Jean Gouin a décidé d’en faire son quotidien en quittant son métier en tant que postier il y a quatre mois afin de se consacrer à plein temps au centre d’incendie et de secours de Saint-Martin pour être sapeur-pompier volontaire.

Le trentenaire natif de Saint-Martin trouve sa vocation à la suite d’un forum des métiers qui disposait d’un stand tenu par les pompiers. «J’ai été attiré par cela et ça m’a poussé à me rapprocher d’eux afin de recueillir des informations sur le métier», déclare-t-il.  Deux ans plus tard, une session s’est présentée pour devenir pompier volontaire auquel il a participé. Après avoir réussi tous les examens, il rejoint la caserne de la Savane en 2016 et détient actuellement le grade de caporal.

«Être pompier volontaire, c’est adopter un mode de vie et intégrer une autre famille soudée, avec des chefs expérimentés, au regard bienveillant mais aussi ferme quand il le faut », reconnaît Jean Gouin. Mais ce qui l’anime le plus dans le métier de pompier, c’est l’humain. «Aider ceux qui en ont besoin, savoir qu’il y a quelque chose que je peux faire pour améliorer leur situation, être utile. C’est aussi, au-delà des interventions, un apprentissage continu et quotidien», complète-t-il.

Les sapeurs-pompiers volontaires sont engagés sur les mêmes missions que les sapeurs-pompiers professionnels. Secours à personne, lutter contre les incendies, intervenir sur les accidents de la circulation, protection de l'environnement… Les missions sont multiples et variées, avec toujours le même objectif : protéger les populations et donner de son temps libre.

Selon Jean Gouin, ce métier n’a pas de routine, « quelle que soit la situation, il faut constamment s’adapter», comme lors du passage du cyclone Irma, l’une de ses premières grandes interventions. En effet, cette crise, l’a marqué. «Je n’ai pas eu le temps de voir certaines étapes de ce métier car nous étions dans une situation d’urgence accélérée », confie-t-il. « Il fallait agir, se mettre dans le contexte et lorsque nous ne sommes pas dans le métier on ne peut pas se rendre compte. Il n’y avait pas d’électricité, pas de moyens de radios, sur le terrain il n’était pas possible d’entrer en contact avec le centre de secours pour communiquer etc. Les interventions étaient faites par le bouche-à-oreille ou le peu de réseau communication qu’il y avait par l’armée», se remémore le pompier volontaire.

Par ailleurs, lorsque l’on est pompier volontaire à Saint-Martin, « il faut maîtriser au moins deux langues », admet Jean Gouin. « Nous avons le stationnaire, c’est-à-dire les prises d’appels et nous avons sur le territoire un peu plus de 135 nationalités. Nous ne pouvons pas maitriser toutes les langues mais l’anglais reste indispensable avec le français ou encore l’espagnol pour entrer en communication avec la personne au bout du fil, comme lui demander le lieu où elle se trouve, où se situe la douleur, etc. Et tous les pompiers, peu importe leur grade, doivent passer par ce poste », explique-t-il. De ce fait, « tous les mercredis à la caserne de la Savane, les pompiers communiquent en anglais, cela a été instauré par le commandant Cyrille Pallud », indique-t-il.

De plus, depuis quatre mois, en plus d’être pompier volontaire à la caserne de la Savane, Jean Gouin est également pompier d’aérodrome. Le pompier d’aéroport dispose des mêmes missions qu’un pompier professionnel classique. Le candidat doit pouvoir attester d’une expérience de trois années comme pompier professionnel ou de cinq années comme sapeur-pompier volontaire afin d’y accéder.

Enfin, pour Jean Gouin, être pompier ce n’est pas être un super-héros, cependant si la devise de ce métier est de « sauver ou périr », ce n’est pas « banal », elle nous « rappelle à chaque fois lorsque nous sommes dans nos actions sur le terrain, à agir en conséquence en prenant tous les paramètres du risque pour ne pas périr ». Celui qui considère pompier comme « le plus beau métier au monde », souhaite désormais devenir pompier professionnel quand l’occasion se présentera.

La caserne de la Savane compte 37 sapeurs-pompiers volontaires dont 30 hommes et 7 femmes.

Pour devenir pompier volontaire, lorsqu’une session est programmée, les candidats doivent se rapprocher du centre d’incendie et de secours de Saint-Martin avec un dossier comprenant une copie du passeport ou de la pièce d’identité en cours de validité, une lettre de motivation et un curriculum vitae. Ils sont conviés à des tests qui sont composées d’épreuves sportives comme la natation qui est une épreuve éliminatoire, le gainage etc., mais aussi des épreuves écrites en français et en mathématiques ainsi qu’un entretien avec un jury. Elles sont ouvertes aux citoyens français ayant atteint l’âge de 18 ans au 1er janvier de l’année en cours.

Siya TOURE