05.06.2023

Une scène de violence conjugale qualifiée « d’horreur »

C'est une nouvelle affaire de violences conjugales que le tribunal de proximité de Saint-Martin a jugée jeudi dernier. 

JR.M était convoqué mais l’homme d’une cinquantaine d’années ne s’est pas présenté à l’audience. Il était représenté par son avocat. Il lui est reproché d’avoir porté des coups de poing et de pied à plusieurs reprises à l’encontre de sa compagne sur la voie publique.

Les faits remontent au 30 octobre 2022.  Aux alentours de 19h30, la victime est avec son compagnonJR.M en voiture. Elle ne le sait pas encore mais c’est une scène incroyable digne d’un film « d’horreur », qu’elle s’apprête à vivre. Une crise de jalousie commence. JR.M l'accuse d’être en contact avec ex-copain et lui arrache son téléphone des mains. Et commence la première scène violente. L'homme lui assène des coups de poing au visage. Elle parvient à sortir du véhicule mais il la rattrape et la frappe à nouveau. Elle réussit de nouveau à prendre la fuite à pied, ce dernier la poursuit en voiture, elle a peur et elle se met à courir mais elle trébuche. La victime, au sol, JR.M  sort de véhicule et lui donne de nouveau des coups de poing au visage et également des coups de pieds. Le cauchemar ne finit pas, l’homme met la victime dans la voiture, la bat encore, puis la ramène chez elle en lui confisquant son portable. 

La victime porte plainte dès le lendemain, elle indique que JR.M l’a également menacée de mort. Ce dernier est entendu par les gendarmes, il a immédiatement reconnu les faits et même exprimé des remords pour ses actes. Il n’explique pas vraiment son geste si ce n’est qu'il était «énervé ». H.H précisera au tribunal qu’il lui a présenté des excuses. Pour l’avocat de la défense, cette affaire est un avertissement pour son client, « il a exprimé des regrets et a pris conscience de ces gestes, il est prêt à assumer ses responsabilités ».

Selon la partie civile, «c’est un dossier malheureux impliquant un homme qui reconnait les faits mais malgré tout les minimise. JR.M a dit que lorsqu’il se mettait en colère c’est comme si c’était satan, ce qui peut laisser images ces scènes de violence », soumet l’avocate qui note que le prévenu a exprimé des regrets. La victime «n’est plus en contact avec son ex conjoint mais elle reste aujourd’hui traumatisée par ces violences et est suivie psychologiquement », précise-t-elle. 

Dans son réquisitoire, la vice-procureure qualifie cette soirée du 30 octobre « d’une scène d’horreur ». Le ministère public apprécie les regrets et les excuses du prévenu, «ce qui n’est pas forcément commun dans ce type d’affaire», mais «les violences sont là et on ne peut pas les occulter, ce n’est pas banal ce qui s’est passé», poursuit la vice-procureure. Étant donné que l’accusé n’a pas de casier judiciaire et qu’il est inséré professionnellement dans la société, le ministère public requiert une peine de six mois de prison assorti du sursis. 

Après délibération le tribunal a reconnu JR.M coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamne à six mois d’emprisonnement assorti d’un sursis. JR.M est aussi reconnu responsable du préjudice moral et l’affaire est renvoyée sur intérêt civil le 21 novembre 2023. 

Siya TOURE