17.04.2020

Les militaires montent le poste médical avancé à l'hôpital

Ce matin tôt est arrivé dans la baie de Marigot le porte-hélicoptères Dixmude en provenance de Toulon dans le cadre de l’opération Résilience. Deux hélicoptères ont effectué plusieurs rotations pour déposer sur le stade Vanterpool de Marigot le matériel (masques, tentes, etc.) qu’il transportait. Ce matériel a ensuite été récupéré par les soixante-dix militaires du 33e régiment de la marine (RIMa) arrivés eux dimanche de Fort-de-France. Le matériel a été acheminé au centre hospitalier Louis-Constant Fleming et les masques livrés directement au grossiste.

«Les marins qui sont descendus du porte-hélicoptères avaient été isolés et il n’y a eu aucun contact physique avec les militaires du RIMa», explique le commandant Jean-Pierre*, chef de ce détachement. Et d’ajouter : «en Martinique, les militaires du RIMa avaient aussi été placés en confinement pendant quatorze jours sans aucun contact avec les autres membres du camp.»

Le matériel acheminé par le Dixmude permet l'installation d'un poste médical avancé. Composé de dix tentes, celui-ci pourra accueillir jusqu’à cinquante patients en cas de besoin. Les tentes climatisées sont positionnées derrière l’unité de l'hôpital dédiée aux patients atteints du covid-19. Elles permettront de désengorger l’hôpital si celui-ci venait à être submergé.

L’opération résilience prévoit également à Saint-Martin la mise à disposition de deux hélicoptères militaires. Pour des raisons de maintenance, ils sont basés en Guadeloupe mais viendront pour assurer les évacuations sanitaires. Ils devraient faciliter les Evasan en termes logistiques et de temps ; aujourd’hui sept heures sont nécessaires à une Evasan. L’hélicoptère se posera sur le stade Vanterpool dont le bureau d’accueil a été aménagé par les services techniques de la collectivité afin d’accueillir un patient en attente d’être évacué.

Une fois le poste médical avancé installé et opérationnel, les militaires du RIMa resteront à la disposition des services de l’Etat pour «assister la population et apporter un soutien logistique». «Nous pourrons par exemple distribuer de l’eau ou des repas si besoin. Par contre, notre rôle ne sera pas de faire respecter le confinement et de contrôler les véhicules », confie le commandant.

La durée de l’opération n’est pas précisée. «Nous resterons aussi longtemps qu’il le faudra », indique le chef de détachement. A Saint-Martin, les soixante-dix militaires sont logés dans un hangar à l’aéroport de Grand Case. «Nous sommes en total autonomie. Nous avons tout apporté avec nous (nourriture, etc.)», explique le commandant.

* L’armée n’autorise pas à communiquer le nom de famille des militaires en mission sur le terrain.

Estelle Gasnet