03.07.2019

Huit mois de prison pour avoir détenu une arme et fait usage de cannabis

Un homme âgé 34 ans a été condamné par le tribunal correctionnel en comparution immédiate.

Le 6 juin à Saint-Martin, lors d’un banal contrôle routier, les gendarmes ont découvert une arme de catégorie B avec huit balles dans le chargeur et une chambrée, que YC, un Guadeloupéen âgé de trente-quatre ans, essayait de dissimuler sous le tapis. Il a été arrêté, placé en garde à vue et en détention provisoire. Il a été présenté selon la procédure de comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin le 12 juin. Mais son procès a été reporté car, comme l’autorise la loi, YC a demandé un délai pour préparer sa défense.

A l’issue de l’audience, son maintien en détention provisoire n’avait pas été prononcé ; par contre il avait été placé sous contrôle judiciaire avec une obligation de résider à Saint-Barthélemy où sa mère et son beau-père pouvaient l’héberger.

En effet, la veille du contrôle routier, l’un des meilleurs amis de YC avait été blessé par balle et le prévenu se trouvait aux côtés de la victime au moment des faits. Aussi, par souci de sécurité et à la demande du parquet, les juges avaient-ils ordonné sa résidence à Saint-Barth dans l’attente de son procès.

Ce dernier s’est donc déroulé, toujours selon la procédure de comparution immédiate, ce mercredi matin.

Le tribunal a été direct : «est-ce pour paraître plus sexy auprès des filles que vous avez une arme ? Vous prenez en photo de la drogue pour montrer que vous êtes un bad boy ? », a demandé un assesseur. Car, outre l’arme découverte sous ses pieds dans le véhicule, des photos d’une autre arme et de 420 grammes de cannabis sur une balance ont été découvertes sur son téléphone portable. «En général, ceux qui font du trafic ne prennent pas de photo pour ne pas laisser de preuves», a commenté la juge.

Comme il l’a fait auprès des gendarmes, YC a répété à la barre qu’il avait cette arme «seulement pour se protéger». «Son objectif n’était pas de régler des comptes», a insisté son avocate. «Il avait une arme car l’un de ses amis s’était fait tirer dessus. De plus il évolue dans un contexte où tout le monde se promène avec une arme», a-t-elle ajouté.

Quelques minutes plus tôt, lors de son réquisitoire, le vice-procureur avait souligné justement qu’ici «à Saint-Martin presque tout un chacun est armé». «Et quand on a une arme et huit cartouches dans le chargeur, on n’est pas animé de bonnes intentions », avait-il noté en précisant que la peine encourue maximale est de dix ans. Néanmoins il n’a requis que quinze mois de prison.

Si le casier judiciaire du prévenu portant seize mentions ne jouait pas en sa faveur, sa volonté de s’insérer professionnellement depuis sa sortie de prison en 2016 l’a servi. Pour information, YC avait notamment été condamné à une peine de neuf ans de prison mais n’en avait purgé que cinq.

«J’essaie de me refaire une vie mais ce n’est pas facile tous les jours. Il faut se battre et parfois on prend les mauvaises décisions », a confié YC au tribunal avant que celui-ci n’aille délibérer.

Les juges ont prononcé une peine de huit mois de prison ainsi qu’une interdiction de détenir une arme soumise à autorisation durant une période de cinq ans et une interdiction de séjourner sur la partie française de Saint-Martin pendant trois ans.

Estelle Gasnet