05.03.2018

Le SNES en colère contre le recteur suite à un post sur Facebook

Le message a été depuis effacé.

«Dès les premiers jours après Irma les enseignants et personnels de l’Education Nationale ont été verbalement incités à partir s’ils en ressentaient le besoin, à revenir quand ils le pourraient. Surtout il ne fallait pas organiser d’évacuation, comme l’ont fait d’autres administrations ou des entreprises, par souci de l’image que renverrait l’Education Nationale. Tout ceci l’auteur de ces lignes peut témoigner l’avoir entendu de la bouche des principaux responsables du rectorat ici. Résultat le départ s’est fait dans la plus complète anarchie alors qu’on aurait pu gérer un hébergement temporaire en Guadeloupe, une prise en charge medico- psychologique, matérielle, etc., au bout de quelques semaines la panique a gagné une administration incapable de savoir combien d’enseignants étaient partis,  où ils étaient et comment les joindre.  Quelle est l’image que renvoie l’Education Nationale in fine ? », commente le SNES Saint Martin dans un communiqué envoyé aux médias.

Le syndicat indique que «le harcèlement des collègues a commencé» après que le président Emmanuel Macron est venu à Saint-Martin et a «fixé la date irréaliste de reprise  officielle au 6 novembre». Et de préciser : «à des enseignants en arrêt maladie, le rectorat aux abois a demandé s’ils abandonnaient leur poste. Autant de témoignages concordants ne sauraient mentir. Finalement l’Etat employeur reprochait à ses agents ce qu’il les avait incité à faire. »

Le SNES estime que la ministre des Outre-mer a  «publiquement insulté les enseignants de Saint Martin » et qu’elle a été «recadrée par M. Blanquer lui même », ce qui le laisse «voir dans ce double discours les signes  d’un sérieux désordre ».

«Ce lundi Mme Girardin revient. Saint Martin et quelques enseignants triés sur le volet vont l’accueillir à bras ouverts, en espérant, quoi une aumône, quoi une promotion, surtout pas d’excuses ni de mea culpa », commente le syndicat.

Il revient aussi sur la visite à Saint-Martin du recteur jeudi dernier. «Il a visité des établissements détruits, un lycée professionnel sans ateliers dignes de ce nom. Il est venu à Grand Case. Il a rencontré la représentation syndicale. Deux jours après il estime sur Facebook que l’enseignement se fait dans des conditions optimales, parle de deux lycées professionnels à St Martin », rapporte le SNES pour qui le recteur est «en contradiction totale avec le réel ». Ce post sur les réseaux sociaux, «corrigé quelques minutes après sa parution » a été mal perçu. «Son post est soit idiot - il met le feu au poudres et aggrave le malaise,  soit malhonnête et, dans les deux cas, c’’est inquiétant pour l’académie et le territoire», considère-t-il.

Le syndicat confie avoir «établi un tableau sans complaisance de la situation tant pour l’enseignement général que professionnel que pour le 1er degré». Des «choses très concrètes» ont été demandées :

- le classement de Saint-Martin en REP+ pour alléger la charge des enseignants et leur permettre de remonter le retard des élèves,

- le maintien dans l’académie des stagiaires et «néo titulaires» quand il y a des besoins.

- un calendrier précis de la reconstruction des établissements détruits

«Il nous avait semblé avoir été écoutés. Visiblement nous nous sommes trompés et la confiance et déjà rompue. Nous allons devoir encore faire face à un Etat qui affiche un discours,  ne fait rien ou l’inverse dans la réalité pour ensuite rejeter la faute sur les personnels et les syndicats qui les représentent», commente le SNES Saint Martin.

Anonyme