20.11.2017

La Semsamar doit reloger 290 familles dont 50 en urgence

«95 % de notre parc ont été endommagés», annonce Marie-Paule Bélénus-Romana, directrice générale de la Semsamar, un parc composé de logements sociaux, de bâtiments qui relèvent de l’utilité publique (centre de tri postale, Pôle Emploi, gendarmerie, etc.), de résidence de catégorie intermédiaire, de locaux commerciaux.

«Beaucoup de nos locataires sont en souffrance», poursuit-elle. «Certains vivent dans des logements sinistrés mais sécurisés. L’une de nos priorités après le passage d’Irma a été de prévenir les dangers notamment au niveau électrique», précise la directrice. Une évaluation a été faite logement par logement et il s’est avéré que 105 appartements sont jugés «inhabitables», dont 75 «ne devraient pas être loués comme logement». Les plus gros dégâts ont été constatés à Quartier d’Orléans où les rez-de-chaussées ont été entièrement inondés. «Une cinquantaine de familles doit être relogée d’urgence», confie la directrice. Auquel il conviendra d’ajouter 240 autres foyers dont les appartements nécessitent une lourde réhabilitation.

«La Semsamar est dans l’obligation en sa qualité de bailleur de reloger ses locataires sinistrés et d’entamer au plus vite les réhabilitations et/ou réparations de ses logements d’autant que la situation économique de beaucoup de ses familles risque de basculer en raison du fort ralentissement économique» ,commente Marie-Paule Bélénus-Romana.

Il est proposé à certaines personnes qui ont de la famille en Guadeloupe de les héberger là-bas. Une trentaine de familles s’est déjà rendue de leur propre initiative en Guadeloupe. Elles ont été hébergées dans un premier temps à l’école de la seconde chance au Moule par la Région Guadeloupe. Mise au courant, la Semsamar les a prises en charge et a organisé une collecte pour pouvoir leur distribuer les biens dont elles avaient besoin.

La Semsamar envisage de construire des «zones d’accueil des relogements provisoires et définitifs de familles locataires». Elle a estimé le coût à 7 millions d’euros. Des révisions de loyer ont été effectuées selon l’état des appartements.

De plus, la Sem a été sollicitée par le rectorat pour mettre à disposition une trentaine de logements pour les enseignants.

Par ailleurs, la Semsamar a mis en place un pont aérien et maritime au lendemain du passage d’Irma afin de pouvoir acheminer des vivres, des bâches et autres matériels pour ses locataires. Onze vols privés aller-retour entre Pointe-à-Pitre et Grand Case et autant de rotations en bateaux ont été réalisés, plus de 640 tonnes de fret et bagages transportés.

Des distributions ont été organisées dans les quartiers. «Le groupe Semsamar a mobilisé pendant quinze jours plus d’une centaine de personnes pour venir en aide quotidiennement en aide à 1 345 familles locataires de la Sem, 450 de la Sikoa et 132 de la SIG», souligne la directrice. En effet, la Semsamar avait été mandatée par la SIG et la Sikoa pour réaliser un diagnostic de la situation de leurs familles.

Estelle Gasnet