20.10.2017

Reconstruction : Alain Richardson fait des propositions à Emmanuel Macron

Il lui a adressé un courrier de sept pages.

En sa qualité de conseiller territorial, de leader de MVP (En marche vers le progrès) et d’ancien président du conseil territorial, Alain Richardson a adressé un courrier au président de la République, Premier ministre et à la ministre des Outre-mer. Une copie a également été envoyée au président de la COM et aux élus.

Alain Richardson dresse dans un premier temps un état des lieux de la situation puis expose son point de vue quant à la reconstruction de la partie française.

«Irma a mis en exergue les faiblesses, la fragilité, l’instabilité et les manques structurels du territoire», estime-t-il. Mais d’assurer : «Monsieur Le Président de la République, malgré tout cela, St-Martin’s best days are yet to come. Oui dans tout ce chaos, tout ce désastre, toute cette désolation et devant ce quasi néant, je peux l’affirmer, (et je l’ai aussi senti un peu dans vos propos) St-Martin will be back, back better, back stronger and back wiser».

Alain Richardson considère que «pour une meilleure renaissance de St-Martin, plus forte, plus intelligente, il est indispensable de fonder la reconstruction sur la stabilité, la durabilité, «l’endogénéïté » et la prééminence du respect des intérêts propres du territoire. Pour s’y faire il faut préalablement prendre en considération tout un ensemble d’éléments d’importance» qu’il énumère.

Parmi ces éléments, la création d’un fonds international. «Le réchauffement climatique est une réalité qui exige la création d’un fonds international. Les efforts et la solidarité de secours et de reconstruction ne peuvent pas être que locaux, régionaux, et ou nationaux.  La victimisation de nos petits territoires de plus en plus fréquemment et avec de plus en plus de férocité, exige la création d’un fonds international d’assistance, de secours, d’indemnisation et de réparation. Dans le cadre du désastre subi par St-Martin, oui il est nécessaire de solliciter au moins la solidarité Européenne», justifie-t-il.

Alain Richardson insiste en outre sur la nécessité "d’une forte St-Martinoisisation de la fonction publique » et la mise en place «d’un véritable vivier St-Martinois d’enseignants, de personnel de santé, de l’administration d’Etat, etc.» «La catastrophe a fait remonter à la surface des problématiques fondamentales et récurrentes qui sont à la source de la fragilité et de la pénalisation de St-Martin et des St-Martinois au sein de la République. La présence de l’Etat et le fonctionnement des services publics (Préfecture, Education nationale, santé, sécurité, Service Poste, les organismes et services sociaux, les télécommunications, etc.) à St-Martin ne peuvent plus se faire qu’avec des fonctionnaires et ou agents «importés». L’attache au territoire et le sentiment d’appartenance sont des facteurs de stabilité et de sécurité pour la continuité des services mais souvent aussi de maitrise et de réduction des coûts. Sur le territoire moins de3 % des emplois dans les fonctions publiques (autre que la territoriale) sont occupés par des St-Martinois (situation qui n’existe nulle part ailleurs). La fuite et ou l’exode massif constaté aujourd’hui après « Irma » de ces agents (même humainement compréhensible) prouve la faiblesse et la dangerosité du système actuel,  met gravement en péril la reprise de nombre de services publics si indispensables mais aussi pointe du doigt cette injustice et inégalité dont souffrent depuis des décennies les St-Martinois. Respect du principe d’égalité des territoires », conçoit-il.

Le conseiller territorial plaide aussi pour que la «zone française soit dotée en urgence des structures d’accueil portuaire, aéroportuaire et de désenclavement indispensables pour sa sécurité mais aussi et surtout pour pouvoir juguler une dynamique économique seule capable de rendre possible la création de richesses pérennes (et donc d’emplois) par un développement économique diversifié».

Alain Richardson explique en outre qu’il est nécessaire d’avoir «une obsession permanente » dans le cadre de la reconstruction «pour la renaissance de Saint-Martin et de son idéal», à savoir celle «d’enclencher la dynamique économique au profit du territoire». «Au-delà de l’urgente nécessité d’avoir les entreprises locales en position de leader dans les marchés et travaux de la renaissance, ce qui est réellement en jeu et doit être le pari c’est la préparation,  la formation, l’insertion et l’intégration de cette armée de jeunes du territoire (notamment les jeunes chômeurs)  dans ce chantier et au-delà dans la renaissance de leur île. La seule et meilleure structure dans la République capable de répondre efficacement et effectivement à cette urgence c’est le Service Militaire Adapté. Véritable école de la vie et école de toutes les chances la création d’un RSMA à St-Martin, est obligatoire pour donner un avenir à la jeunesse», affirme-t-il.

Par ailleurs, il met en garde l’État sur les conséquences de flux migratoires. «Le poids et l’impact démographique, social et sociétal conséquences des années de forte immigration doivent être désormais maitrisé et limité. Attention à la pression d’une démographie réimportée sur la demande et la reconstruction de logements sociaux. Attention à une déstabilisation supplémentaire et nouvelle des fondements et de l’idéal St-Martinois par les Ayatollahs du modèle économique des logements sociaux (le tout logement collectif et locatif) sur un territoire où l’idéal depuis des siècles a été d’avoir son lopin de terre, d’y construire sa demeure et d’exploiter économiquement le reliquat.» Et de conseiller de «limiter l’accès à la résidence sur le territoire aux seules personnes d’origine, ou ayant une attache, ou porteuses de vraie valeur ajoutée pour éviter la mise sur pression de la demande de logement (notamment sociaux), d’aides ou des prestations sociales, médicale et même éducatives. Ceci pendant une durée d’environ 5 à 10 ans et  quelle que soit la nationalité de Ces personnes ainsi que d’offrir en coopération avec les pays d’origine des incitations au retour et ou rapatriement des personnes en situation irrégulière».

Enfin, Alain Richardson rappelle que «l’amour de son île et aimer aider les autres ont toujours été dans l’âme du St-Martinois. Posséder un bout de cette île pour construire sa demeure et mettre en valeur le reste est l’idéal du St-Martinois. Voilà une valeur centrale et idéal fondamental  qui doivent être, Monsieur Le Président de la République, sauvegarder et transmises aux générations futures."

Estelle Gasnet
4 commentaires

Commentaires

L'âme du saint martinois a aussi été le pillage ...
Et si seul le SMA, donc l'armée est capable de former nos jeunes,
On est plutôt mal barré ...
Le sabre et le goupillon et tout ira mieux ...

Bonjour,
Où étiez - vous Monsieur et votre famille pendant et après Irma ?
Il me semble que vous n'étiez pas si proche et si présent auprès des Saint Martinois, non ?

Désolé M Philippe mais apres Irma j'étais trop occupé à faire la distribution d'eau et d'autres produits à la population dans les quartiers de Hameau du Pont, de St-James et d'ailleurs mais aussi trop occupé à visiter des habitants, trop occupé de m'investir dans le déblaiement et le nettoyage de St-James etc. ..

Alain Richardson est sensé .Ses écrits révèlent sa parfaite connaissance du milieu saint martinois dont il fait partie .Puissent ses écrits être pris en considération en faisant abstraction de toute considération politique. Il méritait d’etre réélu Président .