03.05.2023

La probabilité de manifestation cette année d’El Niño s’accroît

«La probabilité de manifestation d’El Niño dans le courant de l’année s’accroît», indique aujourd’hui l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Selon les experts scientifiques contributions des centres mondiaux de production de prévisions à longue échéance relevant de l’OMM, «il est probable à 60 % que les conditions ENSO neutres laissent la place à un épisode El Niño entre mai et juillet, et cette probabilité augmente pour atteindre environ 70 % entre juin et août et 80 % entre juillet et septembre ».

Lors d'un épisode El Niño, les hautes pressions du Pacifique sud diminuent. Les alizés faiblissent, voire se renversent. Les eaux chaudes de surface, accompagnées de nuages et de précipitations, refluent de l'ouest vers l'est, explique Météo France.

El Niño peut générer une augmentation de la température de l'ordre de 1 °C ou plus des couches océaniques superficielles pendant plusieurs mois dans l’ensemble du bassin pacifique tropical sur une zone large de plus de 10 000 km. El Niño affecte le climat mondial dans son ensemble. «Lors des épisodes précédents, différents types de phénomènes ont été observés : déficit pluviométrique en Australie orientale, Indonésie, Inde, Afrique australe, Caraïbes, nord-est du Brésil ; tempêtes tropicales plus à l'est qu'à l'habitude et venant affecter la Polynésie française ; excédent pluviométrique sur la côte ouest de l'Amérique du Sud, dans le nord de l'Argentine et en Uruguay, en Afrique de l'Est équatoriale, dans les îles du centre du Pacifique tropical et dans le sud des États-Unis pouvant entraîner inondations et glissement de terrain », précise Météo France.

Le phénomène impacte également l’activité cyclonique de manière positive sur le bassin nord Atlantique et donc dans la Caraïbe, puisque selon de nombreuses études et observations, les phénomènes El Niño sont défavorables à la formation des cyclones dans cette région. «L'anomalie chaude du Pacifique a pour effet de modifier la structure verticale des vents sur l'Atlantique, qui agit elle-même sur la formation des systèmes cycloniques», indique Météo France. A l’inverse, les cyclones ont tendance à être plus nombreux dans le Pacifique.
Estelle Gasnet