23.06.2022

Anti vaccination : une manifestante jugée pour violence sur un gendarme

En septembre dernier, CP faisait partie des personnes qui manifestaient devant le centre hospitalier Louis-Constant Fleming contre l’obligation vaccinale au sein de l’établissement. Elle faisait aussi partie du groupe avec lequel les gendarmes ont eu une altercation le 22 septembre. Selon les forces de l’ordre, elle aurait porté des coups sur l’un d’entre eux. Aussi est-elle accusée de violences sur personne dépositaire de l’autorité publique. Elle a comparu devant le tribunal de proximité de Saint-Martin le 16 juin.

Le 22 septembre 2021, un médecin tente de passer en voiture pour aller travailler. Mais des manifestants bloquent l’accès, certains sont allongés au sol. Le médecin est escorté par les gendarmes. Quand soudain la tension monte et une altercation éclate entre les militaires et les manifestants.

Une femme gendarme affirme avoir été agressée par l’un des manifestants, en l’occurrence CP. Elle consulte un médecin qui établit un certificat médical indiquant des marques au cou, pouvant correspondre à une tentative de strangulation. La gendarme précisera à son collègue qui recueillera sa déposition, que CP avait un bâton à la main au moment de l’agression. D'autres militaires présents au moment des faits sont auditionnés, deux corroborent la version de la victime, les autres confient ne pas avoir vu ce qui s'était passé.

CP est elle aussi entendue par les gendarmes. Elle nie les faits reprochés et maintient sa version à la barre du tribunal. Elle reconnaît la tension avec les forces de l'ordre mais dément avoir tenu la gendarme par le cou. Plusieurs manifestants ont attesté en son sens. Une vidéo de la manifestation a aussi été produite au dossier. L'avocate de la prévenue a demandé en début d'audience à ce qu'elle soit visionnée mais cela a été refusé par le tribunal. Celui-ci a estimé que le visionnage n'était  pas nécessaire car les images ont déjà été vues par les magistrats en amont.

«On voit la prévenue devant avec un manche à balai à la main, elle est énervée, vociférant. Les gendarmes sont stoïques, pas agressifs. Puis CP se rapproche des gendarmes, il y a un moment de panique pendant deux minutes et CP recule», décrit la vice-procureure qui souligne que la vidéo qui dure quelques minutes, n’a été ni datée, ni authentifiée. Aussi, selon elle, est-il délicat de l’utiliser comme preuve.

La représentante du ministère public a requis un stage de citoyenneté de trois jours à effectuer dans un délai de six mois et une peine de deux mois de prison avec sursis en cas de non exécution.

Le jugement a été mis en délibéré au 1er septembre.

Estelle Gasnet