06.09.2021

Une nouvelle réunion est prévue mardi entre le collectif, la préfecture et la COM

Les membres du collectif ont demandé à ce que les élus soient aussi présents.

Suite au départ du collectif de la réunion de travail avec le préfet et le président de la COM ce matin,  le préfet a pris l’initiative de contacter les membres du collectif plus tard dans la matinée pour les inviter de nouveau à dialoguer en préfecture. Fixée à 14h, l’invitation a été acceptée.

«Merci d’avoir accepté cette main tendue», a confié le préfet qui dit avoir compris qu’il y avait eu plus tôt de «l’émotion». «Je vous laisse la main», leur a-t-il dit pour élaborer une feuille de route ensemble. Lenny Mussington a dans un premier temps rappelé au préfet qu’à 9 heures «les conditions de négociation n’étaient pas réunies».

«Nous avons reçu des camionneurs des témoignages de harcèlement, des témoignages d’intimidation», a-t-il rapporté. «Nous avons compris que les donnes avaient changé», a-t-il poursuivi en soulignant que vendredi ils avaient pourtant discuté «tranquillement». Pour les membres du collectif, lundi matin, «ils n’étaient plus dans une démarche de construction mais dans une démarche de répression pour pouvoir sanctionner». «Or la violence n’a jamais réglé de problèmes », convient Lenny Mussington

«Nous devons régler ce problème d’intimidation, de harcèlement. … Sachez que devant vous, vous avez des hommes et des femmes debout… Vous Monsieur le préfet, vous êtes un homme qui représente l’Etat, vous avez vos responsabilités, je vous comprends, mais devant vous sachez que vous avez aussi des hommes et des femmes debout qui représentent Saint-Martin», a-t-il poursuivi.

Cédrik André a ajouté : «Ce matin vous avez dit qu’on avait mis vendredi la population en danger… Votre ton était différent de celui que vous aviez vendredi.» Et d’insister : «on sent que la donne, l’énergie est différente aujourd’hui, c’est comme si on était piégés. La confiance est rompue. Maintenant on a les deux yeux ouverts, sur vous et la préfecture par rapport à la méthode diabolique». Il a également confié que les gens «voulaient des réponses concrètes aux problèmes des Saint-Martinois ».

Deux camionneurs ont ensuite été invités par le collectif à raconter ce qu’ils ont vécu le matin sur la route. L’un a expliqué qu’il avait été contrôlé entre Quartier et l’entrée de Concordia  à quatre reprises par les gendarmes. «Si ce n’est pas du harcèlement ! », a-t-il lâché. L’autre camionneur a souhaité faire prendre conscience au préfet l’importance de la profession qui assure les livraisons de vivres et autres produits sur tout le territoire : «sans les camionneurs, nous allez même pas manger un morceau de caviar… ou d’autre chose…». L’année dernière, «la préfecture nous a appelés pour aller bloquer la frontière… et aujourd’hui on ne peut pas bloquer nous-mêmes notre île ? », ont-ils souligné.

Après avoir entendu les membres du collectif, Serge Gouteyron a rappelé que «la main qu’il avait tendue et que [le collectif] a prise, [il] la serre pour [qu’ils] puissent travailler ensemble ». Il a ainsi proposé une nouvelle réunion de travail pour évoquer les politiques de l’Etat dans les domaines que le collectif souhaite aborder ainsi qu’une réunion avec le président de la COM. Les membres du collectif ont accepté et demandé à ce que les élus accompagnent le président de la COM. Le rendez-vous est programmé mardi à 9 heures en préfecture.

Estelle Gasnet