29.07.2021

Blocage de la COM : virage identitaire

Soualiga United, Soualiga Grassroots Movement et CGTG lancent un ultimatum à la présidence de la COM.

On pouvait s’y attendre. Le conflit à la COM prend une tournure identitaire.

Pourtant au départ, les porte-paroles du syndicat UNI.T 978, à l’initiative du mouvement de grève d’une trentaine d’agents, se défendaient de faire de leur revendication n°1, le départ de la DGS et de son équipe, une affaire de blancs/noirs, métros/locaux.

Certes, ils justifiaient leur position jusqu’au boutiste vis-à-vis de cette même revendication dont ils un fait à un préalable à toute discussion sur les 29 autres, en exprimant leur sentiment de discrimination et réclamaient que soient privilégiés les Saint-Martinois dans les recrutements des fonctionnaires de la collectivité. Les cinq réunions de négociations tenues avec la présidence en moins d'un mois ont donc été infructueuses.

Si la majorité des agents de la COM est restée silencieuse et n’a pas rejoint le mouvement, le syndicat UNSA TERRITORIAUX SXM s’est quant à lui carrément exprimé contre « certaines revendications étrangères à l’action syndicale » d’UNI.T 978, se revendiquant même apolitique.

A moins d’un an des élections territoriales, la politique n’est en effet jamais très loin. D’ailleurs, et c’est peut-être un hasard du calendrier, c’est pendant ce blocage que le Rassemblement Saint-Martinois (RSM), composé d’Alain Richardson, Frantz Gumbs, Johan Tage, Julien Gumbs, Georges Gumbs, Louis Mussington et Michel Petit, parmi lesquels anciens présidents de la COM et actuels membres de l’opposition, a annoncé sa création en vue des élections.

Le conseiller territorial et membre de l’opposition Jules Charville a lui aussi réagi dans l’intervalle et s’il n’a pas à proprement parler annoncé quoi que ce soit, l’a du moins laissé entendre : « J’en appelle à la responsabilité de chacun de vous pour tracer ensemble de nouvelles voies ».

C’est à présent le tour des collectifs Soualiga United Collectif et Soualiga Grassroots Movement, ainsi que de la CGTG de rejoindre la danse. Dans un communiqué commun ils dénoncent entre autres, la « personnalisation absolue du pouvoir présidentiel », l’apparition « d’un classe de courtisans technocrates arrogants et méprisants qui occupent le haut du pavé », « la dilapidation de l’argent public »… Et interrogent : « A quoi sert le système éducatif français à St Martin ? Est-il incapable de produire des cadres locaux de la fonction publique ? Ou, est-ce une volonté politique de nous tenir à l’écart des postes de responsabilités ? », avant d'affirmer que les «les postes les plus prestigieux de la collectivité de St Martin ne peuvent plus être réservés aux seuls Français de France ».

Puis lancent un ultimatum au président de la COM à qui ils rappellent « que nous ne sommes plus au temps de la colonie » : « nous accordons cinq jours au Président de la collectivité et à son équipe pour régler l’essentiel de ces problèmes dans l’intérêt et le respect de la population. Après ce délai nous tiendrons la population informée des actions à entreprendre pour se faire respecter".

Fanny Fontan