08.07.2021

PPRN : conjuguer les enjeux du territoire et l'aléa cyclonique

Le second cycle de concertation de la population dans le cadre de la révision du PPRN s'est poursuivi mardi à Marigot et s'achèvera ce soir à Sandy Ground.

Dans le cadre du second cycle de concertation de la population pour la révision du plan de prévention des risques naturels (PPRN) lancé le 29 juin dernier à Grand Case, les services de l’État exposaient aux habitants de la zone de Marigot mardi 6 juillet dans la salle polyvalente du collège Mont des Accords, les conditions de reconstruction et de construction selon les zones à risque.

« Ce temps d’échanges avec la population, a rappelé le préfet Serge Gouteyron, est un travail préparatoire à l’enquête publique qui devrait se dérouler en septembre ». L’objectif de cette deuxième phase est donc la rédaction d’un document qui sera ensuite soumis à une commission d’enquête dans chacun des quartiers du territoire. « C’est un document qui pourra être amendé à l’aune des remarques des habitants et ce n’est qu’après que sera rédigé un arrêté que je signerai, je l’espère, début octobre » a-t-il ajouté.

Quatre zones ont été définies selon le risque de submersion marine et l’importance du choc mécanique des vagues : zones de risque faible, moyen, fort et très fort. Zonage affiné grâce à un nouvel outil, le Litto3D : une base de données altimétriques unique et continue terre-mer donnant une représentation tridimensionnelle de la forme et de la position du sol sur la frange littorale du territoire français.

Le projet de réglementation a été établi en confrontant les enjeux du territoire à l'aléa cyclonique et en partenariat avec la COM. « La reconstruction est autorisée dans toutes les zones, à condition de réduire la vulnérabilité, et les nouvelles constructions sont également possibles dans toutes les zones mais avec des conditions (absence de lieu de sommeil en zone rouge foncé par exemple, ndlr) » a résumé le préfet.

La réduction de la vulnérabilité consiste en des aménagements à l’intérieur et à l’extérieur des logements (volets anticycloniques, enrochement, verre spécial…) mais également à la non augmentation du nombre d’habitants dans les bâtiments situés en zone à risque fort ou très fort. Cette réduction de la vulnérabilité doit également faire partie de projets urbanistiques. « Nous avons constaté par exemple qu’à Sandy Ground, les premières lignes de maison ont protégé les autres » a souligné Serge Gouteyron qui a par ailleurs fustigé le comportement de certains, sans les nommer, ayant réalisé des travaux d’approfondissement des fonds marins pour permettre le passage de bateaux. « Il ne faut absolument pas toucher aux fonds marins, parce que sans étude préalable, on augmente le risque de submersion et la puissance des vagues ».

Les services de la DEAL ont reçu une cinquantaine de particuliers lors des permanences du mercredi effectuées ces dernières semaines et restent à la disposition de la population, sur rendez-vous. « Contrairement à ce que nous avions annoncé lors de la réunion à Quartier d’Orléans nous ne sommes plus en capacité de répondre en 24 heures mais nous apporterons une réponse à toutes les personnes qui nous le demandent » a indiqué Elisabeth Barincou, responsable de l'unité territoriale de Saint Martin et Saint Barthélémy, à la DEAL de Guadeloupe. Grâce à la Litto3D, la DEAL est en mesure de présenter des projections à l’échelle de chaque parcelle « pour que les personnes repartent avec une idée très claire de ce qui peut être fait ou pas ».

La dernière réunion de cette deuxième phase de consultation du public se déroulera ce jeudi 8 juillet à 18 heures à l’école Aline Hanson (Sandy Ground). Une interprète traduit en anglais et en direct toutes les interventions.

Fanny Fontan