07.06.2021

Bientôt un nouveau dispositif pour éloigner les auteurs de violences conjugales des victimes

Les violences conjugales sont une réalité à Saint-Martin. Elles sont de plus en plus dénoncées. Aujourd’hui une quarantaine de femmes sont accompagnées par l’association d’aide aux victimes Trait d’Union. La semaine dernière, le ministère de la Justice a mis à disposition du territoire deux téléphones grave danger (TGD). Le parquet en a déjà attribué un et Trait d’Union a également identifié une autre victime susceptible d’avoir le second.

L’association mise aussi sur un autre outil pour protéger les victimes et surtout prévenir de nouvelles violences de la part de leur compagnon, le bracelet anti-rapprochement (BAR).

Récemment déployé sur le territoire national, le BAR est un bracelet électronique qui permet de géolocaliser l’auteur des violences – condamné ou non - et donc de surveiller si ce dernier ne s’approche pas de la victime. Le dispositif est similaire au bracelet posé lors d’un contrôle judiciaire. «Sans avoir recours à la prison, ce bracelet constitue la réponse la plus forte, la plus contraignante et la plus protectrice en matière de violences conjugales», considère le ministère de la Justice.

Des zones de pré-alerte et d’alerte sont définies et si l’auteur les franchit, une alerte est envoyée au pôle national de télésurveillance et téléassistance. En cas de pré-alerte, l’opérateur entre en contact avec la victime qui peut ainsi se mettre en sécurité. Si l’auteur a pénétré dans la zone d’alerte, l’opérateur contacte la victime mais aussi les forces de l’ordre pour qu’elles puissent intervenir et interpeller l’auteur. Si le bracelet est coupé, une alerte est aussi envoyée.

«Le rayon d’une zone d’alerte est de 10 km et celui d’une pré-alerte est compris entre 10 et 20 km. Au regard de notre territoire, nous allons avoir comment nous pouvons adapter le dispositif », explique un juriste de Trait d’Union.

A ce jour à Saint-Martin, seules des décisions de justice (ordonnance de protection, jugement comprenant une interdiction d’entrer en contact avec la victime) permettent l’éloignement d’un auteur de violences de sa victime. Dans le cas de comparution immédiate, si l’auteur demande un délai pour préparer sa défense, il peut être placé en détention provisoire dans l’attente du procès afin de prévenir toute réitération des faits.

Estelle Gasnet