16.10.2020

«Je ne veux pas mourir à Saint-Barth »

Un homme a été condamné par le tribunal pour des violences à Saint-Barth.

Il est né en Guadeloupe, habite aujourd’hui à Saint-Martin et a travaillé en tant que maçon à Saint-Barth. YB, âgé de 34 ans, était présenté en comparution immédiate mercredi matin devant le tribunal de proximité pour des faits de violences avec armes commis fin juin.

A Saint-Barth, il était logé par son employeur avec ses collègues dans une villa. Le 29 juin, il les accuse de lui avoir volé son téléphone portable, sa carte de crédit et 400 euros en espèce. Il appelle les gendarmes car ils le menacent avec un sabre et un fusil avant de partir en voiture.

A leur arrivée, les gendarmes sont accueillis par YB qui est agité. Il explique ce qui s’est passé. Quelques minutes plus tard, les collègues reviennent. Le véhicule est fouillé et aucune arme n’est trouvée à bord. Les militaires fouillent également la chambre de YB et y découvrent sur le lit un sac dans lequel se trouve du linge ainsi que les affaires dites volées à l’exception des 400 euros. Un couteau de cuisine est aussi trouvé. 

YB est placé en garde à vue. Il est accusé de violences avec le couteau sur ses collègues. Il nie les faits. Il maintient sa version de légitime défense à la barre du tribunal. «J’étais fâché car ils m’avaient pris mes affaires», répète-t-il. Il admet toutefois avoir frappé l’un de ses collègues qui voulait lui donner un coup avec le sabre. «Vous n’avez pas eu peur de le frapper alors qu’il avait un sabre ?», lui demande le juge. «Non… mais il fallait que je me défende ! Ma vie était en danger !… Je ne veux pas mourir à Saint-Barth», poursuit-il en soulignant par ailleurs qu’il n’a pas fait usage du couteau trouvé dans ses affaires.

Dans le cadre de l’enquête, YB a fait l’objet d’une expertise psychologique et psychiatrique. Le médecin a indiqué qu’il était impulsif et dans le déni. Il est persuadé que ses collègues lui ont volé ses affaires et voulaient le frapper. Il présente un «état de danger potentiel ». Autant de traits de sa personnalité qui ont été perçus aussi par les juges et le procureur à l’audience à travers le comportement de YB dont le casier judiciaire comporte quatre mentions depuis 2009.

Le parquet a requis une peine d’un an de prison dont six mois assortis d’un sursis probatoire durant deux ans comprenant l’obligation de soins, de travailler, l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes. Une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans a aussi été demandée.

Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine conforme aux réquisitions à l’exception de la troisième obligation, le tribunal a ordonné que YB ne se rende pas à Saint-Barth.

Estelle Gasnet