29.05.2020

Les mesures du Premier ministre perçues comme «une douche froide » pour les hôteliers

L’association des hôteliers de Saint-Martin a convoqué en urgence une conférence de presse vendredi matin suite aux annonces faites la veille par le Premier ministre concernant notamment les déplacements.

Si l’interdiction de se déplacer dans un rayon de 100 km sera levée sur le territoire hexagonal le 2 juin, «elle ne l’est pas en outre-mer» rapporte Patrice Seguin, le président de l’association qui s’est entretenu hier soir avec ses homologues de Guadeloupe. Cela signifie que les Saint-Martinois ne peuvent pas partir en vacances en Guadeloupe ou en Martinique cet été et inversement ; dans ce contexte, il est juste possible d’aller à Saint-Barth pour les Saint-Martinois ou à Saint-Martin pour les Saint-Barths. «Alors qu’une personne du Mans pourra aller en vacances à Montpellier sans problème», souligne Patrice Seguin.

«C’est un pas en arrière par rapport à ce qui avait été dit le 14 mai», estime-t-il. «On avait cette petite fenêtre qu’étaient les mois de juillet et d’août, qui nous permettait d’aller chercher du business sur le marché régional, mais maintenant on nous l’interdit », déclare-t-il.

Pour Patrice Seguin, le fait de ne pas lever cette mesure en outre-mer n’est pas un oubli de la part du gouvernement comme cela a pu se faire dans l’application d’autres décisions par le passé. «C’est trop technique pour que ce soit un oubli. Il n’y a pas de raison rationnelle à maintenir cette mesure… C’est pour une raison politique… Certains en outre-mer préfèrent ne pas rouvrir leur territoire», commente-t-il.

«Il y a urgence à lever cette interdiction. Nous ne pouvons pas attendre le 22 juin, date à laquelle le Premier ministre prendra d’autres décisions », estiment les hôteliers. «Sans connaître la date de levée, nous ne pouvons pas travailler. Nous n’avons aucun élément de visibilité », ajoute leur représentant. Et de penser : «nos économies sont considérées avec beaucoup de distance.»

La COM et l’office de tourisme qui misaient aussi sur le marché régional pour relancer le tourisme de la partie française cet été, ne se sont pas encore exprimés.

Par ailleurs, l'association des hôteliers regrette qu'aucune précision n'ait été donnée quant aux voyages transatlantiques. «Que ce soit une quatorzaine ou une huitaine, on n’en veut pas. Qui va venir en vacances chez nous s’il est obligé de rester enfermé pendant huit jours ?», veut faire admettre l’association qui dénonce aussi l’inégalité de traitement des outre-mer au sujet des tests. «La personne du Mans qui va aller passer ses vacances à Montpellier n’aura pas besoin de faire un test, par contre si elle veut venir chez nous elle devra en faire un ». Pour l’association des hôteliers, c’est une entorse au principe de continuité territoriale.

Estelle Gasnet