15.05.2020

Comment L'école au bord de l'eau s'est adaptée au protocole sanitaire

Tout est question d’organisation. Cette expression n’a jamais eu autant de signification qu'en ce moment. A L’école au bord de l’eau, école primaire privée, les élèves ont pu être accueillis dès lundi 11 mai grâce à un aménagement spécifique des salles, des espaces communs et des emplois de temps. Ce protocole a été présenté, la semaine précédant la rentrée, au vice-recteur et à la préfète qui l’ont validé.

Le matin, l’accueil des cinq classes (une par niveau) se fait en décalé. A tour de rôle, les enseignantes appellent leurs élèves qui doivent porter un masque ou une visière tout comme elles. Au niveau du portail la température de l’enfant est prise, s’il a de la fièvre, il n’est pas accepté. «Prendre la température n’est pas obligatoire mais nous avons décidé de le faire car cela rassure les parents. Nous leur demandons d'attendre que l'enfant soit entré pour partir», expliquent Salama et Fabienne, les deux directrices. Ensuite, l’élève se lave les mains avec du gel hydroalcoolique et suit le chemin indiqué au sol pour rejoindre sa classe.

Dans les salles, des tables ont été enlevées afin d’espacer celles qui restent ; les enfants ne sont pas obligés de porter le masque à l’intérieur. Les récréations se font par petits groupes, toujours en alternance. Pour sortir de l’établissement à la fin des cours, le port du masque est de nouveau obligatoire.

Cette organisation a été pensée très en amont. «Deux semaines avant la reprise, nous avons reçu le protocole sanitaire de l’Education nationale ce qui nous a permis de connaître les mesures à prendre et de voir si nous pouvions nous adapter et si oui, comment», expliquent les directrices qui avaient déjà interrogé les parents sur leur intention de remettre ou non leur enfant à l’école. En fonction des réponses positives, elles ont imaginé des emplois du temps afin de satisfaire les parents qui travaillent mais tout en ne pénalisant pas l’enfant. «Tous les parents préfèrent mettre leur enfant le matin, on les comprend mais ce n'est pas toujours possible. Tout dépend du nombre d'enfants par niveau car les salles n'ont pas la même taille», poursuivent-elles.

Par exemple, en CE1, seuls 10 élèves sont rentrés, ils peuvent ainsi être tous accueillis le matin. Par contre au CP, ils sont 18, l’enseignante a donc dû faire deux groupes, un le matin et un l’après-midi.

Les enfants qui sont à la maison, peuvent suivre via Zoom ; chaque salle a été équipée d’un ordinateur connecté. La maîtresse envoie des invitations pour rejoindre la classe et publie sur le groupe WhatsApp les devoirs et autres informations importantes écrites sur le tableau pour les communiquer aux parents. «Il faut juste penser à faire une photo avant d’effacer le tableau !», lancent en souriant les maîtresses.

Cet emploi du temps est valable jusqu’à fin mai. «Nous avons aussi des enfants qui résident côté hollandais et qui ne peuvent donc pas encore venir car la frontière est fermée. Lorsque celle-ci sera rouverte, nous les accueillerons de même que ceux dont les parents ont changé d’avis, ce qui aura un impact sur les emplois du temps des maîtresses qui devront faire deux groupes», confient les directrices qui souhaitent que l’ensemble des cours soit assuré à tous les enfants.

«Aujourd’hui, en raison du nombre limité d’enfants - nous avons à peu près la moitié de l'effectif - nous avons pu remettre en place l’étude [prestation payante, ndlr] les après-midi mais cela risque de ne plus être possible en juin avec le retour des autres enfants», annoncent les directrices.

Comme toutes les autres écoles, L’école au bord de l’eau a dû investir dans une machine et des produits spécifiques pour désinfecter l’établissement. «Nous nettoyons les salles deux fois par jour», précisent Salama et Fabienne.

Enfin, les jeux durant les récréations ont également été repensés. «Les enfants ne peuvent en effet plus se toucher, ni toucher le même objet. Ils peuvent jouer au ballon mais uniquement en le tapant du pied. Le premier jour, on leur a suggéré de jouer à Jacques a dit… Et rapidement ils ont trouvé des jeux ensemble ! Les difficultés et les contraintes imposées sont comprises par les enfants qui sont  tout de même contents de se retrouver !», confient Salama et Fabienne.

Estelle Gasnet