03.04.2020

"On a l'impression qu'il n'y a pas de contrôles" à Sandy Ground

Le commandant de gendarmerie nie et assure que des contrôles sont réalisés.

Depuis les blocages de décembre, le sentiment que «Sandy Ground est un état de non droit» s’est renforcé au sein de la population. «Toutes les carcasses de voitures ont été enlevées sauf ici !», commente une riveraine. «Depuis, les runs de moto sont quasiment quotidiens», ajoute un autre riverain de la Baie Nettle. «Systématiquement on se fait doubler par des jeunes qui font de la roue arrière. Quand il n’y a pas beaucoup de voitures, ça va, mais parfois c’est vraiment dangereux, tant pour eux que pour nous», conçoit un autre usager de la route. Un accident s’est d’ailleurs produit fin février à la Baie Nettlé, un automobiliste a tourné pour entrer dans sa résidence et a percuté un jeune en moto sans lumière.

Les témoignages sont nombreux et se répètent : «Cette situation ne s’est pas arrêtée avec le confinement. Les jeunes sont toujours dehors… Hier encore on a entendu les motos tout l’après-midi à la Baie Nettle. Pendant les blocages de décembre, on les entendait tous les soirs !» On a l'impression qu'il n'y a pas de contrôles.  «Il y a aussi des gens qui sont regroupés sur le trottoir. Ils ne font pas de mal certes, mais on nous dit de rester chez nous, du moins de ne pas se rassembler or cette consigne n’est pas respectée. Je comprends toutefois que pour ces jeunes, ce n’est pas facile de rester enfermés à la maison.» «C’est la même chose à Agrément, les gens sont dehors en train de discuter». «A Saint-James, tous les soirs il y a une quinzaine de jeunes qui font des regroupements, fument, boivent, etc.»

Le commandant de gendarmerie, Stephan Basso, assure pourtant que des contrôles sont assurés et insiste sur le fait que Sandy Ground n’est pas négligé. «Aucun quartier n’est délaissé», martèle-t-il. A Sandy Ground, les contrôles sont souvent effectués à l’entrée du quartier. «La configuration géographique avec plein de sorties de rues, rend difficile les contrôles à l’intérieur du secteur», explique-t-il.

Mais il est délicat pour les forces de l'ordre de procéder à des interpellations de pilotes sur la route. Dans les années 2012-2013, le commandant Paul Betaille le confiait déjà : «poursuivre un jeune à scooter est dangereux tant pour le gendarme que pour le jeune, le danger étant que l’un d’eux, voire les deux, se blesse(nt).»

Le commandant Basso indique par ailleurs que «la semaine dernière des contrôles au niveau du rond-point de l’office du tourisme ont permis la saisie de six scooters». Et d’annoncer : «D’autres contrôles vont avoir lieu.»

Enfin, le chef d’escadron voudrait faire admettre que le respect des règles de confinement par chacun, permettrait aux gendarmes de mieux se concentrer sur la prévention de la délinquance. «Nous devons aussi contrôler les automobilistes et on constate qu’encore beaucoup de gens ne respectent pas le confinement», commente-t-il.

Estelle Gasnet