29.03.2020

« Pourquoi y a-t-il plus de cas côté français ? »

Dimanche 29 mars, la partie française compte 15 cas actifs de Covid-19 (dont trois touristes) et la partie hollandaise six cas selon les derniers bulletins sanitaires. «Madame la préfète, comment expliquez-vous qu’il y ait plus de cas en partie française alors que vous avez pris des mesures plus restrictives que la partie hollandaise ? » est l’une des questions posées par un journaliste de Sint Maarten lors d’une conférence de presse commune de la préfète et de la Première ministre dimanche après-midi.

«Parce qu’on a fait plus de tests. Quand on fait plus, on trouve plus», a tout simplement répondu la préfète Sylvie Feucher sans toutefois préciser le nombre de tests.

La Première ministre a précisé que son gouvernement avait aussi «pris tôt la décision de restreindre les entrées aux voyageurs revenant d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne ou de Chine ». Le 13 mars, il ajoutait l’Espagne et l’Allemagne la liste de pays concernés par les restrictions de voyage (Chine, Hong Kong, l'Iran, l'Italie, le Japon, la Corée et Singapour) ; les personnes et membres d'équipages ayant séjourné dans ces deux pays au cours des derniers 21 jours n’étaient alors pas autorisés à entrer sur le territoire, même en transit. Le 15 mars, il annonçait qu’à partir du 17 mars que tous les vols internationaux en provenance des USA, d'Europe, Royaume-Unis compris, étaient annulés pour une période de 15 jours. Toutefois ces mesures ne s’appliquaient pas aux résidents.

Silveria Jacobs a ajouté qu’au même moment les paquebots n’étaient plus autorisés. A noter que la plupart des compagnies de croisière avaient annulé leurs voyages dans le monde entier.

Lors de la conférence de presse, la Première ministre a également été interrogée sur la gestion des passagers du paquebot Costa Magica qui avait fait escale à Philipsburg deux jours avant d’être placé en quarantaine en Martinique et à bord duquel deux cas positifs de Covid-19 ont été révélés. Il s’agissait d’un membre d’équipage indonésien et d’une touriste finlandaise. «Avez-vous pu savoir si la touriste était descendue du paquebot lors de l’escale à Philipsburg ? », avons-nous demandé. «Les paquebots qui ont été acceptés, ont respecté le protocole et présenté des documents indiquant que les passagers n’étaient pas malades », a-t-elle répondu. Autrement dit, les passagers auraient développé les symptômes après être partis de Sint Maarten.

Enfin, il convient de noter que malgré le confinement, la conférence de presse s’est déroulée en préfecture à Marigot et que les mesures de sécurité ont été prises. Une distance était respectée entre les personnes. De plus, les membres de la délégation du gouvernement de Sint Maarten ont demandé des serviettes en papier pour saisir les micros des journalistes, qu'ils devaient déplacer à chaque prise de parole. Du gel hydroalcoolique était aussi à disposition.

La même question se posait en 2016 avec le zika

Début août 2016, les autorités sanitaires de Sint Maarten déclaraient qu’elles avaient enregistré 47 cas de zika en partie hollandaise et que leurs homologues côté français en comptaient 160. Un écart qui ne s’était jamais réduit avec l’évolution de la maladie et qui avait toujours interpellé.

Une situation qui avait incité à faire la blague suivante : le moustique s’arrête à la frontière.

Estelle Gasnet