08.01.2020

Il commet des violences sur sa compagne qui ne lui fait pas à manger

Le 23 décembre, il «a pété les plombs». Le matin, alors qu’il s’apprête à aller travailler, OH, âgé de vingt-sept ans, s’énerve contre sa compagne avec qui il est en couple depuis 2012. Il la «bouscule mais pas fort sans la frapper». «Elle a dû se cogner contre le mur à ce moment là», admet-il. «Je commençais à exploser et elle a dit qu’elle allait appeler les gendarmes, ça m’a encore plus énerver», poursuit-il. Il va alors casser des objets dans la maison. «Peut-être des trucs ont volé sur elle, le ventilateur était cassé en plusieurs morceaux », reconnaît-il pour expliquer la traces de coups sur sa compagne relevées par un médecin.

Celle-ci réussit à sortir à l’extérieur, essaie de trouver les clés de la voiture mais il a pris un couteau pour percer les pneus. Une voisine tente de le raisonner. «C’était un show qu’elle faisait», conçoit celui qui, au final, s’est calmé, tout seul. La scène s’est déroulée alors que les enfants âgés entre un et sept ans étaient aussi à la maison.

Le lendemain des faits, la victime se rend à la gendarmerie pour déposer plainte. «Elle l’avait appelée au moment de la dispute mais les gendarmes ne sont pas venus, pourtant la victime habite sur la route de Cul de Sac et il y a une brigade à Hope Estate… Il faut 2 à 3 minutes pour faire le trajet. Un homme est en train de se déchaîner sur une femme et les gendarmes ne viennent pas», insiste la présidente du tribunal.

OH a été placé en garde à vue et convoqué devant le tribunal mercredi matin pour violence sur sa compagne devant un enfant mineur. Devant les magistrats, il a confirmé les faits qui lui sont reprochés, sans difficulté. Il a expliqué qu’il ne parvenait pas à communiquer avec sa compagne, ce qu’il semble regretter. Il lui reproche également de ne pas le soutenir en lui faisant à manger. «Comme elle est à la maison, elle ne fait rien, je lui demande une faveur, de m’emmener à manger le midi. (…) Je travaille dans la maçonnerie, c’est dur, j’ai besoin de manger… et le soir quand je rentre, elle n’a pas fait à manger. Je me demande pourquoi je fais tous ces efforts si je ne suis pas nourri», a-t-il confié. Il n’a pas eu le temps de terminer sa phrase que le tribunal lui a répondu : «mais parce que vous avez trois enfants ! Ce n’est pas l’Etat français qui va les entretenir. Vous devez travailler, faire des efforts pour nourrir vos enfants, les éduquer.» OH a acquiescé.

Accompagnée par l’association d’aide aux victimes, Trait d’Union, la compagne de OH était toutefois absente à l’audience. «C’est dommage car on ne sait pas si elle a peur de lui, si elle aimerait être protégée», a regretté le vice-procureur. Depuis le 26 décembre, OH était sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’entrer en contact avec la victime, des mesures qu’il a respectées.

Le parquet a requis une peine d’avertissement de quatre mois avec sursis mise à l’épreuve durant deux ans comprenant l’obligation de soins (contre violence et cannabis) et de suivre un stage de responsabilité parentale. Il a aussi précisé à OH qu’il pourrait aussi être poursuivi pour fraude aux aides sociales puisque OH a avoué travailler au noir alors qu’il perçoit des indemnités chômage et sa compagne des aides de la CAF.

Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine conforme aux réquisitions. «Si vous commettez à nouveau des violences, vous serez convoqué en comparution immédiate et vous irez en prison», lui a assuré le tribunal.

Estelle Gasnet
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