06.11.2019

Violences conjugales : mise en place d'une application pour les dénoncer et savoir réagir

L'outil est proposé par l'association Trait d'Union.

Toutes les femmes victimes de violences ne déposent pas plainte ou ne demandent pas d’aide par peur et souvent par ignorance de leurs droits, des moyens (juridiques notamment) qui sont à leur disposition localement. C’est pourquoi l’association d’aide aux victimes Trait d’Union a souhaité mettre en place un outil permettant d’apporter les informations nécessaires et comportements à adopter en cas de violences. Cet outil, c’est Fhand#SXM, une application téléchargeable sur smartphone et tablette.

Développée par une société locale, l’application comporte une douzaine d’items. Elle s’attache à définir les violences et à mesurer leur degré. Sur une échelle de 1 à 25, les différentes formes de violences sont décrites concrètement : du chantage si la victime refuse de faire quelque chose demandé par le/la partenaire à la menace avec une arme.

Plusieurs numéros utiles sont donnés (gendarmerie, Trait d’Union, pôle solidarité de la COM, Croix Rouge, Le Manteau, préfecture, etc.). L’application permet aussi d’appeler directement son interlocuteur ou de lui envoyer un email ainsi que de solliciter un rendez-vous avec Trait d’Union.

Un chat est aussi proposé : la personne peut ainsi contacter un membre de l’association Trait d’Union durant la journée et lui poser une question.

L’objectif de l’application est de toucher les femmes qui ne se manifestent pas et de les accompagner. «Il faut libérer la parole», conçoit un juriste de Trait d’Union. Si les femmes sont de plus en plus nombreuses à contacter l’association, encore beaucoup n’osent pas encore le faire. «Cette application peut ainsi les aider», précise-t-il.

Les développeurs de l’outil insistent sur le fait que l’application est sécurisée afin de protéger la victime de son partenaire si celui-ci cherchait à contrôler ce qu’elle a dit. Les conversations des chats sont ainsi effacées automatiquement lors de la fermeture de la session. De plus, il est possible de créer un compte avec un accès via un mot de passe.

L’application est en français, anglais et espagnol. Elle sera également bientôt en créole haïtien. Elle est déjà disponible sur Google Play et prochainement sur Apple.

A Saint-Martin, la gendarmerie a recensé 217 femmes victimes de violences conjugales.

Estelle Gasnet