29.10.2019

Sargasses : Pascale Laborde expose les enjeux pour Saint-Martin

L'élue a représenté la COM lors de la conférence internationale en Guadeloupe.

La semaine dernière s’est tenue en Guadeloupe la conférence internationale sur les sargasses. La plupart des îles de la Caraïbe était représentée, Saint-Martin l’a été par la conseillère territoriale en charge de l’environnement, Pascale Laborde. Daniel Gibbs s’est lui rendu à la conférence durant le week-end.

Pascale Laborde a axé son discours sur les enjeux de la lutte contre les algues à Saint-Martin et rappelé le contexte dans lequel Saint-Martin doit faire face à leur invasion. «Saint-Martin, plus qu’ailleurs, a beaucoup souffert ces dernières années. Souffert d’avoir subi l’ouragan Irma qui a détruit 95% du bâti terrestre, sans pouvoir évaluer l’impact du cyclone sur la faune et la flore marine. Souffert, car nous subissons, en quelque sorte, une triple peine», a-t-elle déclaré en introduction de son intervention.

La première peine est de ne pas être en mesure de «réaliser une évaluation fiable du phénomène sargasses» en l’absence d’outils adéquats. «Comment évaluer l’impact des échouements massifs de ces algues, au niveau économique et social, quand Saint-Martin ne dispose d’aucun outil statistique, notamment en termes de développement durable ? », s’est-elle une nouvelle fois interrogée.

La deuxième peine soulignée est «budgétaire ». Et ainsi de rappeler les actions que la COM a mise en place sur son territoire : «Notre collectivité a intégré dans son plan territorial de sauvegarde tout un volet destiné à la gestion des algues sargasses. (…) Cet investissement fait l’objet d’un cofinancement avec l’Etat pour un montant global de 750 000 € pour Saint-Martin, dont la moitié doit être financée par la Collectivité.» Sur l’année 2018, la COM a dépensé 335 000 € pour le ramassage et le séchage des algues et 260 000 € pour leur traitement. «En 2019, nous avons passé un nouveau marché public, et nous devons payer une facture de 300 000 € auprès des sociétés titulaires de ces marchés. Ces sommes peuvent paraître modestes à l’échelle des grandes collectivités et a fortiori pour le budget de l’Etat ; elles ne le sont pas pour un petit territoire comme Saint-Martin », a-t-elle confié.

Pascale Laborde a insisté sur le «besoin de la solidarité nationale et de l’implication effective de l’Etat » pour que les îles françaises puissent faire face à l’ampleur du phénomène. Elle a notamment cité le Fonds exceptionnel de soutien aux collectivités territoriales du ministère des Outre-mer et souhaité « un engagement accru de l’ADEME et de la Banque Publique d’investissement, sur notre territoire » ainsi qu’une «déclinaison du programme européen LIFE sur la question des sargasses, qui pourrait prévaloir sur la période 2021-2027».

«Troisième peine» dont Saint-Martin est victime, celle «évidemment [de] l’impact sur notre économie touristique renaissante ». «Les plages du Nord-Est de Saint-Martin, parmi lesquelles les plus touristiques– l’Ilet Pinel et Orient Bay – subissent des échouements massifs d’algues sargasses depuis 2011, avec un pic inédit en 2018. L’année 2018 a été éprouvante pour notre population à bien des égards compte tenu du contexte post Irma, mais aussi parce que nous avons assisté à un échouage quasi-permanent des algues sargasses. Nos entreprises du secteur touristique ont payé un lourd tribut alors qu’elles étaient déjà fortement fragilisées», a-t-elle confié sans oublier de «penser aux habitants des quartiers de Cul de Sac, de Mont Vernon, Orient Bay et Oyster Pond, qui ont supporté, plusieurs mois durant, ce fléau», aux professionnels de la mer et de la pêche.

De plus, Pascale Laborde a souhaité attirer l’attention sur «la question des assurances pour les dommages subis ». «Elle doit être prise en considération, au regard de la perte d’activité pour les socioprofessionnels, mais aussi pour les particuliers qui rachètent chaque année des équipements électroménagers à cause de l’oxydation émise par les gaz émanant de la putréfaction des algues », conçoit-elle.

Enfin, la conseillère territoriale espère un renforcement «de l’effort national de Recherche et Développement (R&D), comme nous le ferions pour n’importe quelle partie du territoire hexagonal, par exemple pour les algues vertes en Bretagne ». Elle suggère « une coopération accrue entre les dispositifs [d’aides financières], sur ces thématiques qui nous rassemblent tous : résilience face au changement climatique, lutte contre les pollutions, préservation de la biodiversité ultra-marine », que des «accords et objectifs de travail conjoints soient élaborés à partir d’un calendrier et d’une feuille de route suivie par tous ».

Estelle Gasnet
1 commentaire

Commentaires

les sargasses la partie visible des problemes.
il ne faut pas oublier en premier l’incompétence de ces élus, en deuxièmement une saleté repoussante et trois en dernier les sargasses!!
déjà depuis plusieurs années, il faut investir dans d'autres secteurs que la plage.Bien sur on la comprend cette dame, elle défends les intérêts des sponsors de leur campagne électorale! on attend plus aujourd'hui de ces élus que de quémander a l’état notre mère nourricière!
on a voulu le statut de COM que l'on assume notre choix sinon retourner aux urnes!!!