23.07.2019

Le collectif pour l’Eau Potable à Saint-Martin veut participer aux réunions du comité de suivi

Créé peu de temps après que les autorités ont annoncé que l’eau distribuée par la Saur n’était pas potable car polluée par les bromates, le collectif pour l’Eau Potable à Saint-Martin a fait part à la préfète, à l’établissement des eaux et de l’assainissement (EEASM), l’agence régionale de la santé (ARS) et Saur, d’être représenté par l’un de ses porte-parole «dans toutes les réunions du comité de suivi» mis en place par les mêmes autorités.

«Notre demande est motivée par le fait que les compte-rendu de ce comité de suivi ne répondent pas aux questions que se posent la population et en particulier les près de 1 000 personnes qui composent le groupe Facebook du collectif que nous avons créé en urgence en attendant de se constituer en association », se justifie-t-il.

Le collectif estime que «le comité de suivi fournit des informations contradictoires ». Et d’en citer certaines : «l’eau contrôlée à la sortie de l’usine de production d’eau était exempte de bromates mais des taux supérieurs à 14 fois le seuil sanitaire subsistaient dans les réseaux ; Saur va changer les désinfectants et les membranes de son usine de production d’eau». Le collectif s’interroge alors : «quelle est la source de la pollution aux bromates, l’usine de production d’eau ou les réseaux de distribution ? Ou les deux ? »

Concernant les risques sanitaires, «nous recevons des informations du comité de suivi tendant à minimiser les risques sur la santé d’une consommation de bromates. Certains membres du comité expliquent par exemple qu’il faudrait consommer tous les jours de l’eau chargé en bromates à hauteur de 100 fois le seuil sanitaire pendant 40 ans pour risquer d’être intoxiqué», rappelle le collectif, «surpris de ces informations sachant qu’il n’y a apparemment aucune étude réalisée à ce jour sur l’impact sur la santé humaine d’une consommation régulière de bromates, et que nous ne savons pas encore précisément à ce jour depuis quand l’eau est contaminée aux bromates ».

Aussi le collectif considère-t-il que «ces contradictions et ces imprécisions ne sont pas acceptables d’autant que l’eau potable est un droit fondamental pour la population de Saint-Martin et qu’en plus les consommateurs que nous sommes n’obtiennent aucun dédommagement de l’absence d’eau potable ».

Estelle Gasnet