26.03.2019

Grand débat national : les constats des citoyens volontaires à Saint-Martin

Dans le cadre du grand débat national, la préfecture a organisé localement une conférence citoyenne territoriale.

Les Conférences citoyennes sont des ateliers participatifs qui se déroulent sur une demie journée. Des citoyens tirés au sort et représentatifs de la diversité sociologique d’un territoire travaillent de manière collective sur un diagnostic et des propositions dans le cadre du Grand Débat National (GDN). 13 Conférences sont organisées dans les régions métropolitaines, 5 sont organisées en Outre-mer, 2 dans des collectivités d’Outre-mer, une conférence dédiée à la jeunesse est organisée au niveau national ; soit 21 conférences citoyennes au total. La première conférence à Saint-Martin a eu lieu le 19 mars dernier.

Six citoyens volontaires ont été désignés. Seize personnes (dix femmes et six hommes) avaient envoyé leur candidature suite à l’appel à candidature début mars. Ils ont échangé sur les quatre thèmes du grand débat national. Voici leurs observations.

La transition écologique

L’écologie est perçue comme n’apportant rien « en plus » dans le quotidien. En revanche, les citoyens volontaires se disent très sensibles à l’image de leur île. Ils souhaitent une île plus propre, plus sûre. L’aspect « valorisation des déchets » est abordé. La présence de sachets plastique et d’autres débris est pointé du doigt (sachets interdits mais utilisés sur la partie française, sachets à l’utilisation systématique sur la partie hollandaise). Un participant regrette qu’il n’y ait plus de bacs pour récupérer les bouteilles plastique et qu’il n’y ait plus de filière de recyclage des plastiques sur Saint-Martin.

La fiscalité et les dépenses publiques

Le panel insiste sur la difficulté de comprendre le calcul des impôts et la mise en oeuvre du statut de résident à Saint-Martin. Il revient également sur la mise en place puis l’abandon d’une taxe obligatoire de 100 € pour tous les habitants de l’île (imposables et non imposables). Il affirme trouver injuste cette mesure et applaudit sa disparition. Il demande une meilleure répartition de l’impôt en fonction des revenus de chacun. Ils se déclarent contre l’impôt obligatoire pour tous les citoyens et privilégient une réelle progressivité. Les participants se disent inquiets du manque de contrôle sur les mauvais payeurs et l’utilisation de l’argent public.

La démocratie et la citoyenneté

A Saint-Martin, il faut faire la distinction entre être de nationalité française et être citoyen. Pour le panel il s’agit bien de 2 choses différentes et non excluantes. Les citoyens doivent être concernés par ce qui se passe à Saint-Martin. La citoyenneté doit s’apprendre à l’école.

L’organisation de l’État et des services publics

Le panel ne comprend pas la distinction entre compétences de l’État et compétences de la Collectivité unique. Il regrette l’ancien découpage avec des communes, un département et une région qui était beaucoup plus lisible. Il affirme que Saint-Martin n’était pas prêt à passer l’article 74. Il conteste la légitimité du vote (« le vote n’est pas représentatif ») et pointe un manque d’information et un faible taux de participation.

Le profil des citoyens volontaires

Les profils du panel sont variés avec 1 personne sans emploi, 2 retraités, 2 salariées du secteur public et 1 entrepreneure. 1 personne se dit « saint-martinois de souche », 1 personne a toujours vécu à Saint-Martin mais n’y est pas née, 2 personnes sont originaires de Guadeloupe, 1 de France métropolitaine et 1 du Royaume-Uni. Ces 5 dernières personnes vivent à Saint-Martin depuis plus de 20 ans.

Tous soulignent leur attachement à l’île de Saint-Martin et leur implication dans la vie publique locale. 1 personne a été candidate aux dernières élections locales, 2 personnes sont des représentants de Conseil de quartier, 3 personnes sont engagées dans des associations, 1 personne est formatrice bénévole.

4 citoyens volontaires ont des enfants. Ces enfants sont nés et ont grandi sur l’île de Saint- Martin. Ces parents dressent le constat d’une jeunesse en déshérence, confrontée à une école « de l’échec » et à des dysfonctionnements structurels.

Anonyme