04.06.2018

Sargasses : le ramassage sur terre demeure l’unique moyen efficace à Saint-Martin

Depuis le début du phénomène fin avril, 2 300 tonnes de sargasses ont été ramassées par l’entreprise mandatée par la Collectivité. C’est déjà deux fois que le volume moyen annuel collecté à Saint-Martin. 2018 est déjà considérée comme une année record, notamment en Guadeloupe et en Martinique. La dernière année très sensible avait été 2015, année de mise en place des brigades vertes localement et des différents moyens matériels et financiers. En trois mois cette année, 1 000 tonnes avaient été collectées à Saint-Martin.

Cul de Sac, Baie orientale, Mont Vernon, le Galion et Oyster Pond sont les principaux sites d’échouage des algues brunes en partie française de l’île. Elles sont ramassées soit à la main soit avec des machines à terre. Les ramasser dans l’eau à l’entrée de la baie de Cul de Sac, principal lieu d’échouage, est impossible en raison d’un tirant d’eau trop faible, indiquent les autorités.

«Les ramasser quotidiennement est le seul moyen efficace», constate Philippe Gustin, préfet de Guadeloupe venu observer le travail des équipes samedi matin à Cul de Sac. «En Guadeloupe, les maires nous disent qu’ils les font ramasser tous les jours et tous les jours il y en a autant qui arrivent, mais c’est l’unique solution», admet-il. La Sécurité civile* missionnée pour la première fois sur cette opération à Saint-Martin, le confirme : «Si on ne le fait pas tous les jours, on voit immédiatement les volumes à ramasser augmenter.» C’est notamment le cas le lundi matin lorsque les équipes arrivent travailler. Les équipes travaillent du lundi au samedi de 8 heures à 13-14 heures, le seul jour de repos est le dimanche et s’il y de gros échouages ce jour-ci, le ramassage est plus intense le lendemain.

A Saint-Martin, des engins ramassent les algues dans l’eau (à 2/3 mètres du bord) et les déposent sur la plage où elles sont mises par une autre pelleteuse dans une benne pour être directement emmenées à l’éco-site à Grandes Cayes où elles sont séchées et traitées. Sur les lieux les plus délicats d’un point de vue écologique, les brigades vertes interviendront. C’est notamment le cas sur la plage du Galion.

L’agence régionale de santé effectue les mardis et vendredis des relevés du taux de sulfure d'hydrogène dégagé par les sargasses. «Le seuil critique (5 PPM, ndlr) n’a jamais été dépassée», déclare Pascal Godefroy, le délégué territorial à Saint-Martin. «Les personnes qui ramassent les algues sont équipés d’un appareil qui bipe lorsque le taux devient critique. Au delà de 10 ppm, l’alarme sonne en continu et il est impossible de l’arrêter», explique le militaire de la Sécurité civile. Lorsqu’elles sont manipulées, les poches renfermant le gaz éclatent ce qui favorise une hausse du taux d’émission très facilement et rapidement. C’est pourquoi les personnes qui travaillent à collecter les sargasses sont équipées de masque pour se protéger.

Philippe Gustin a annoncé la tenue d’une conférence internationale en novembre sur la problématique des algues brunes qui touche l’ensemble de la Caraïbe. Des études afin de déterminer exactement leur origine ainsi que leur impact environnemental et sanitaire sont toujours en cours. De même que les solutions les plus efficaces pour les ramasser.

* La Sécurité civile est missionnée spécialement pour cette opération. Des militaires sont venus à Saint-Martin indépendamment de la mission post Irma.

Estelle Gasnet
1 commentaire

Commentaires

Bonjour,
Ailleurs, en Martinique ou en Guadeloupe, j'ai cru comprendre que certaines municipalités avaient adopté le système des barrages flottants.
Pourquoi n'essaie-t-on pas à St-Martin ? Un retour d'expérience des ces communes serait intérressant.