30.05.2018

Car jacking : deux ans de prison ferme pour deux auteurs

Les faits se sont produits en octobre 2014 à Mont Vernon.

«On pouvait voler la voiture d’une autre façon», admet l’un des auteurs d’un car-jacking à la barre du tribunal devant lequel il comparaissait la semaine dernière.

En octobre 2014 vers 19 heures, lui et trois acolytes menacent avec une arme un couple de touristes et leur fille sur le parking d’un supermarché à Mont Vernon pour voler leur voiture. Ils avaient loué une voiture avec laquelle ils ont eu un accident et n’ayant pas assez d’argent pour payer les réparations, ils ont eu l’idée d’en voler une pour récupérer les pièces nécessaires.

Ils ont été identifiés quelques semaines plus tard. En novembre, les gendarmes effectuent à la suite d’un autre vol à main armée une perquisition chez l’un des individus et retrouvent à son domicile des documents liés à la voiture volée un mois plus tôt. Trois jeunes hommes sont interpellés et seront poursuivis en justice mais seuls deux se sont présentés à l’audience correctionnelle. Le quatrième, celui qui apparemment portait l’arme, n’a pas pu être arrêté.

Devant les magistrats, l’un minimise sa participation en affirmant qu’il était simplement dans la voiture et qu’il n’a rien fait. L’autre joue la carte de la jeunesse. «Aujourd’hui je suis un homme et je sais discerner les choses», confie-t-il. Il est aussi le père d’un enfant d’un an et participe à l’éducation de l’enfant de quatre ans de sa compagne. «J’ai changé de vie depuis les faits », insiste-t-il. Son avocate fait valoir le fait que son père est mort alors qu’il avait six mois et que sa mère l’a abandonné «parce qu’il ressemblait trop à son père». Il a été élevé par sa grand-mère en République dominicaine ; il a séjourné plusieurs fois à Saint-Martin où sa mère vivait mais à chaque fois elle l’a renvoyé à Saint-Domingue jusqu’en 2014 quand il reste définitivement. «Sa famille au moment des faits, c’était ces jeunes avec qui il a commis ce braquage», souligne-t-elle.

«C’était une période où les statistiques de vols à main armée battaient des records à Saint-Martin. Pour rappel en 2014, on en a eu 140 et 120 en 2015», a commenté le vice-procureur Michaël Ohayon. «Ce sont des faits avec un niveau de gravité certaine», poursuit-il avant de requérir une peine de trois ans de prison dont un an assorti du sursis mise à l’épreuve pendant deux ans comprenant l’obligation de travailler et d’indemniser les victimes qui se sont constituées partie civile. Le couple demande 11 500 euros au titre du préjudice moral subi et la société de location à qui appartenait la voiture volée 10 138 euros. Le couple et la société demandent aussi au titre de l’article 475-1 du code de procédure pénale (frais d’avocat) 3 000 euros chacun.

Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine de trois ans de prison dont un an assorti du sursis mise à l’épreuve pendant deux ans comprenant l’obligation de travailler et d’indemniser les victimes à hauteur de 5 000 euros pour le couple et de 1 500 euros pour les frais d’avocat. Il leur est interdit de porter une arme sans autorisation durant une période de cinq ans. Aucun mandat de dépôt n’a été demandé ; leur peine de deux ans pourra être aménagée à Saint-Martin.

Les deux hommes présents à l’audience se sont excusés pour leur comportement. «L’arme était une fausse, on voulait juste faire peur», a précisé l’un d’eux. «Aujourd’hui il a conscience du choc que cela peut représenter que d’avoir une arme braquée sur soi. Il imagine ses enfants dans cette situation», a complété son avocate.

Estelle Gasnet
4 commentaires

Commentaires

Vraiment trop clémente cette condamnation.
Quand la justice des coupables devient l'injustice des victimes…
On en attend plus rien!

En effet, la justice encourage la délinquance !!!

Continuons Bravo !!! On s'étonnera apres

Ça veut dire quoi une peine amenagee a Saint-Martin?