03.05.2018

Deux voiliers sans VHF demandent de l'aide à la SNSM

Récit de deux interventions de sauvetage de plaisanciers partis en mer sans matériel de sécurité à bord.

Première intervention à Saint-Barth

Jeudi 19 avril, vers 16h30, le CROSS-AG contacte la SNSM de Saint-Martin :  un voilier de 36 pieds ayant perdu son mât pendant IRMA serait en panne moteur à 2 ou 3 miles de l’île Fourchue avec deux personnes à bord. La SNSM de Saint- Barth étant indisponible, le CROSS demande à l’équipe de Saint-Martin d’y aller.

Vers 17h, peu après l’appareillage de la Rescue Star, le CROSS nous rappelle pour annuler la mission ; l’équipage du voilier a réussi à réparer son moteur et fait route vers Saint-Barth de ses propres moyens à une vitesse de 3/4 nœuds. Les quatre équipiers remettent donc le bateau à quai et s’apprêtent à rentrer chez eux quand le CROSS les rappelle.

Le voilier est de nouveau en panne et dérive à quelques miles de l’île Fourchue et demande une assistance de remorquage mais n’arrive pas à donner sa position exacte. Ils n’ont pas de VHF à bord ; uniquement un téléphone portable qui ne marche pas bien. Le message est confus mais il semble y avoir urgence. Ils n’ont aucun dispositif de signalement à bord : pas de radio, pas de pyrotechnie, pas de balise.

À 18h05 la Rescue Star repart donc de nouveau, alors que le Voyager 3 est dérouté par le CROSS afin d’essayer d’avoir un visuel sur le bateau en dérive pour établir une position pendant qu’il fait encore un peu jour. En Guadeloupe, l’hélicoptère DRAGON 971 de la Sécurité civile est aussi engagé pour la localisation. Mais ni le Voyager ni le Dragon n'arrive à localiser le navire en difficulté.

Ce n’est qu’à 19h55, au bout de presque deux heures de recherche, que la Rescue Star retrouve le voilier démâté. Non pas à Fourchue mais à 4 miles à l’Est de Pointe Blanche.

Les équipiers passent la remorque et commencent un lent remorquage vers Philipsburg dans des conditions météorologiques difficiles (vent de secteur Sud Est à 20 nœuds et mer agitée avec des creux de 2 à 2,5 mètres).

Vers 22h00 la Rescue Star choisit un endroit dans la baie où le voilier puisse ancrer en toute sécurité. Mais quand les deux personnes du voilier balancent l’ancre elle n’est pas amarrée à leur bateau et disparait rapidement au fond de l’eau.

La deuxième option est alors d’amarrer le voilier sur une bouée de mouillage non sans difficulté, car quand ils prennent le cordage, ils cassent leur gaffe.

Le bateau finit par être enfin sécurisé. Les deux personnes demandent à être débarquées sur un ponton à Philipsburg et la Rescue Star retourne à son port d'attache de la Marina Fort Louis à 23h00.

 

Deuxième intervention à l'Ouest de Saint-Martin

Le lendemain, vendredi 20 Avril à 6h55, nouvel appel du CROSS-AG qui vient d’être contacté par les pompiers de Saint-Martin car une personne dit être en contact Messenger avec un ami sur un voilier en difficulté, en provenance des îles Vierges.

Quelques minutes plus tard, la SNSM reçoit un message sur Facebook directement d’un des équipiers du navire impliqué. Ils sont deux personnes, à la dérive, sur un voilier de 31 pieds, cyclôné, sans mât, en panne de moteur et d’électricité, sans équipement de sécurité, sans VHF, etc. On ne peut pas les appeler mais, par chance, la liaison par Whatsapp passe. Le CROSS obtient une position grâce à la géolocalisation via Whatsapp et engage la Rescue Star pour aller les chercher à une dizaine de miles à l'Ouest de Saint-Martin.

La Rescue Star étant rentrée de nuit après une longue sortie, la nouvelle équipe est obligée de faire le plein d’essence avant de partir. Comme il n’y a pas de véritable urgence, car le voilier est à la dérive loin des côtes, elle attend donc l’ouverture de la station d’essence avant d’appareiller à 8h 30 avec trois équipiers à bord.

Une cinquantaine de minutes plus tard, sur zone, la remorque est passée et  à 11h.48, le voilier est mis en sécurité au mouillage dans la baie de Marigot.

(Crédit photos : SNSM de Saint-Martin)

La SNSM de St. Martin demande aux plaisanciers de ne jamais partir sans matériel de sécurité à bord. Le minimum est d’avoir une VHF portable, un GPS et des fusées de détresse pour pouvoir signaler sa position.

Anonyme
4 commentaires

Commentaires

j'espère que la facture sera salée.
Et que les Affaires Maritimes vont s'en occuper.
Bravo la SNSM mais vous aviez affaire à des crétains

Ç est quoi ces nazes !!!! Ils ont achete un bateau cyclone à deux balles et se prennent pour des marins chevronnés

Bravo les cafouilleux! Heureusement le ridicule ne tue plus mais la bêtise et l'inconscience, oui! Les sauveteurs risquent leur vie bénévolement pour sauver des imbéciles...

c'est tout de même un monde de mettre en péril la vie des sauveteurs, leur matériel qu'ils viennent juste de récupérer (vedette rescue star)pour des marins d'eau douce (et je suis polie)d'une totale inconscience... INADMISSIBLE.. Ils devraient être pénalisés en plus ces zoziaux