11.07.2016

Un crime au soleil qui fait les choux gras de la presse outre-Atlantique

L'information de la mort de Wendy a été reprise dans la presse belge et nationale.

La mort tragique de Wendy était reprise ce lundi matin par les quotidiens de Belgique dont la victime était originaire. En France, l’information est davantage passée inaperçue en raison de la finale de l’Euro. Une "chance" pour l’île, si l’on peut s'autoriser ce terme, car le meurtre sous les Tropiques d’une jeune touriste européenne, est une histoire qui réunit assurément tous les ingrédients d’un article qui fait vendre. D’autant plus en période estivale où l’actualité est généralement pauvre.

Certains journalistes n’ont d’ailleurs pas hésité à "enjoliver" le contexte de la découverte du corps en titrant : «un cadavre retrouvé sur une plage». Alors que Wendy a été retrouvée dans les broussailles, sur la route des Terres Basses, côté lagon, là où il n’y a pas de plage.

D’autres journalistes n’ont pas manqué non plus de rappeler le nombre d’homicides commis sur la partie française de l’île. Soit cinq depuis le début de l’année. Ce qui est effectivement beaucoup au regard de la petitesse de l’île et de son nombre d’habitants. Mais cette information ainsi livrée - brute et non replacée dans son contexte - porte à confusion. Elle véhicule l’image d’une réalité qui n’est pas vraie.

Certes, le taux de criminalité est important, comme l’avait rappelé le ministre de la Justice une semaine plus tôt. Il est même l’un des plus élevés de France au niveau des vols à main armée. Mais il est faux de laisser penser ou insinuer que les meurtres sont monnaie courante à Saint-Martin. Les précédents homicides ont été constatés dans des circonstances bien particulières, celles de règlement de compte, n’impliquant aucun touriste.

S’il faut toutefois reconnaître que la découverte de deux cadavres en mai et en juin à Cul de Sac et à Grandes Cayes peut éveiller une curiosité certaine, la disparition de Wendy constitue un fait rare à Saint-Martin et ne doit pas être récupéré. En effet, le dernier homicide similaire –celui d’Angélique- remonte à 2004.

Espérant en tous les cas que cette affaire ne soit pas encore un nouveau prétexte à un flot d’articles sur l’insécurité à Saint-Martin.

 

 

PRÉCISION

Au vu de certains commentaires, il convient de préciser que le but de cet article n'est pas de dénoncer la mort atroce de Wendy et encore moins de minimiser les faits, mais de dénoncer la récupération médiatique de certains journaux (dont en métropole). Ce fait divers est repris au niveau national uniquement parce que Wendy était une jeune et belle joggeuse en vacances sur une île de la Caraïbe et qui courait à proximité d'une plage. Ensuite, il convient à nous tous de dénoncer cette violence gratuite.

Estelle Gasnet