13.03.2018

Vols à main armée : mise en place d’une Alerte commerce

La gendarmerie, la CCISM et la police territoriale ont signé une convention lundi matin pour la mise en place du dispositif qui devrait pouvoir fonctionner d’ici un mois.

Si un commerce est victime d’un vol à main armée ou d’une autre agression violente, un SMS va être envoyé dans les minutes qui suivent aux autres commerçants pour les avertir afin qu’ils puissent se protéger. C’est le dispositif vigi-commerce ou alerte commerces que la gendarmerie est en train de mettre en place sur la partie française de l’île en partenariat avec la CCISM, la police territoriale, les différentes associations de commerçants (AEC, indiens, chinois), la Fipcom-Medef et la Fédération des très petites entreprises (FTPE).

Le SMS est rédigé par les agents du centre opérationnel de gendarmerie (le 17) qui reçoivent l’appel du commerçant victime. Le message indique le type d’acte (vol à main armée, etc.), le lieu, le moyen de transport et qui l’a commis. Toutefois, les informations au sujet de l’individu demeureront vagues (précision uniquement du sexe, taille, couleur des vêtements), la plaque d’immatriculation du véhicule ne pourra pas non plus être précisée dans le message selon la réglementation imposée par la CNIL (commission nationale de l’information et des libertés). Egalement pour des raisons de confidentialité, la gendarmerie ne peut pas créer de groupe WhatsApp avec les commerçants. «Cela aurait pourtant été plus facile pour envoyer des photos et aider les gendarmes à identifier et attraper les malfaiteurs», estiment les commerçants.

Le SMS ne sera pas envoyé aux médias pour une diffusion immédiate. «Je ne veux pas créer un climat anxiogène. Si on envoie l’information, on aura l’impression qu’il se passe sans arrêt quelque chose», précise le lieutenant-colonel Sébastien Manzoni en charge du commandement de la compagnie de Saint-Martin.

Son but, à travers ce dispositif, est non seulement de prévenir de l’éventuelle commission d’un acte – souvent les malfaiteurs braquent plusieurs commerces dans la foulée - mais aussi de sensibiliser les commerçants, de créer un réseau et d’accroître leur vigilance. Un travail en ce sens a été entamé après Irma. Une dizaine de bijouteries et une cinquantaine de supérettes chinoises – principales cibles de vols à main armée - ont été visitées par les gendarmes qui ont prodigué des conseils de sécurité. Par exemple, il a été suggéré aux supérettes de rabattre leur grille afin de ne pas laisser l’entrée du commerce grande ouverte. La grille crée un obstacle pour entrer et cela apparaît dissuasif.

Dissuasif, l’autocollant qui sera posé sur les vitrines des boutiques indiquant qu’elles participent au dispositif vigi-commerce, doit aussi l’être. «En le voyant, les individus se disent que l’alerte sera donnée rapidement en partie française, donc ils rentreront moins facilement dans le commerce», considère le référent sûreté de gendarmerie.

Principale partenaire de l’opération, la CCISM finance la fabrication des autocollants et se chargera de les distribuer aux commerçants qui veulent adhérer au dispositif. Ceux qui le souhaitent doivent s’inscrire auprès de la CCISM. «Nous allons mettre un ordinateur en libre service afin que les personnes puissent venir s’inscrire», ajoute Angèle Dormoy, présidente de la CCISM.

La gendarmerie, la CCISM et la police territoriale ont signé une convention lundi matin pour la mise en place du dispositif qui devrait pouvoir fonctionner d’ici un mois.

Estelle Gasnet
1 commentaire

Commentaires

Rien ne remplacera une présence dans la rue ... il existe des systèmes de conference avec la police par téléphone portable qui permettrait à tout saint martinois de donner l alerte en direct ...
Et que penser de neighbourgh watching anglais ...